Ecrits

 

Jûni innen goshô
Les douze liens causaux

Ecrit par Nichiren Daishônin
en la première année de Kôgen (1256)
à l’âge de trente-cinq ans

Définissant l’éveil, il est dit que se connaître soi-même, c’est devenir Bouddha. Se connaître soi-même, c’est percevoir notre réalité de Bouddha à l’origine. L’intégralité des êtres, qu’il soit grillon, fourmi, moustique ou taon, tout être doté de vie, est constitué des dix-huit composants[i] : les six racines[ii], les six objets[iii] et les six consciences[iv]. Ces êtres expriment l’union harmonieuse des cinq agrégats. Un commentaire dit : “On appelle être, l’union harmonieuse des cinq agrégats”. Ces cinq agrégats sont en effet les douze liens causaux.

Les douze liens causaux sont : l’obscur, les agissements, la conscience, les noms et les formes, les six entrées, le contact, la perception, l’attachement, l’appropriation, l’existence, la vie et, la vieillesse et la mort. Les douze liens causaux représentent les deux catégories de relations causales dans les trois phases. Le premier, le huitième et le neuvième ont trait aux mauvaises passions. Le deuxième et le dixième se rapportent aux actes. Les sept autres, la conscience, les noms et les formes, les six entrées, le contact, la perception, la vie, la vieillesse et la mort, se rapportent tous à la souffrance. Les douze liens causaux représentent les trois voies des mauvaises passions, des actes[v] et de la souffrance. L’obscur et les agissements sont les deux causes du passé. La conscience, les noms et les formes, les six entrées, le contact et la perception sont les cinq effets du présent. L’attachement, l’appropriation et l’existence constituent les trois causes du présent. La vie et la vieillesse et la mort constituent les deux effets du futur. Les trois (maux) physiques sont le meurtre, le vol et la fornication. Les quatre (maux) oraux sont la calomnie, le double langage, le mensonge et les paroles spécieuses ; (ces sept maux constituent) les actes. Les trois (maux) mentaux sont la cupidité, la colère et la sottise ; (ces trois maux relèvent) des mauvaises passions. Si l’on croit et garde les douze liens causaux conformément au Dharma, alors, devenir Bouddha dès ce corps est indéniable. Il n’existe pas de Dharma du Bouddha en dehors de ces douze liens causaux qui sont le Sutra du Lotus. Le savoir est se connaître. Ne pas le savoir revient à offenser le Dharma. C’est ce que signifie “si certains sans y prêter foi, calomnient ce sutra, ils briseront alors l’ensemble des graines de boddhéité de ce monde”[vi]. Il n’existe pas de Bouddha, il n’y a pas de Sutra du Lotus ailleurs et séparément de nous. La production conditionnée[vii] et ce qui n’est pas produit de manière conditionnée sont les deux branches[viii] du passé. Ce qui est produit de manière conditionnée[ix] et qui n’est pas production conditionnée sont les deux branches du futur. La production conditionnée et ce qui est produit de manière conditionnée sont les huit branches intermédiaires. Ce qui n’est ni production conditionnée ni produit de manière conditionnée sont les facteurs inconditionnés[x]. Pour les douze heures, l’obscur est l’heure de toutes les unions du passé. Les agissements sont l’heure des actes du passé. La conscience est l’heure de l’esprit de continuation et de parenté. Les noms et les formes sont l’heure où la vie est reçue en continuité mais où les quatre sortes de racines physiques ne sont pas encore apparues et où les six entrées ne sont pas encore présentes. Les cinq étapes à l’intérieur de la matrice[xi] sont premièrement kalala[xii], deuxièmement arbuda[xiii], troisièmement pesi[xiv], quatrièmement ghana[xv] et cinquièmement prasakha[xvi].

Ainsi né dans la matrice, il devient un homme, c’est un être. Le sixième fascicule de la Détermination indique : “la rondeur de la tête représente le ciel. La forme carrée des pieds imite la terre. Les creux au sein du corps sont l’espace. La chaleur du ventre est conforme au printemps et à l’été. La rigidité du dos est conforme à l’automne et à l’hiver. Les quatre membres sont conformes aux quatre saisons. Les douze grandes jointures sont conformes aux douze mois (de l’année) et les trois cent soixante petites jointures sont conformes aux trois cent soixante jours. L’inspiration et l’expiration nasales sont semblables au vent des montagnes, des marécages, des vallées et des plaines. L’inspiration et l’expiration buccales imitent le vent de l’espace. Les yeux sont identiques au soleil et à la lune. Leur ouverture et leur fermeture imitent le jour et la nuit. Les cheveux sont les étoiles. Les sourcils ressemblent au grand chariot. Les veines sont les rivières et les os imitent les pierres précieuses. La chair est la terre, les poils sont les forêts. Dans le ciel, les cinq viscères[xvii] sont les cinq étoiles ; sur terre, ce sont les cinq montagnes[xviii]. La chair du corps est la terre, la moelle des os est l’eau, le sang est le feu, la peau est le vent, les ligaments sont les arbres. Quant aux six racines des hommes, la vue voit la couleur des choses, l’ouie entend le son des choses, l’odorat sent le parfum des choses, le goût connaît la saveur des choses, le corps souffre au contact du froid, du chaud, du rude et de l’acéré. Les fonctions des cinq (premières) racines sont faciles à discerner : elles sont perceptibles. La sixième, la conscience, tous les êtres, la possédant pourtant en leur corps, l’ignorent. Même leur cœur ne la connaît, ni ne la voit. A plus forte raison quand il s’agit de celles des autres. Les personnes présentes au même endroit, peuvent-elles la connaître ? L’Eveillé lui-même dit que le cœur était inconcevable. A plus forte raison, ceux qui lui sont inférieurs. La raison de cette ignorance est que le cœur se situe hors des formes, longues, courtes, carrées ou rondes ; qu’il n’est pas de couleur bleue, jaune, rouge, blanche ou noire ; qu’il est un phénomène indescriptible par les mots et (situé) là où cesse l’activité mentale. Il ne peut faire l’objet de métaphores exprimant la marche, l’arrêt, les positions assise ou couchée, la parole ou le silence, les causes et les conditions. Ce n’est pas non plus quelque chose qu’il est possible de représenter par une image dessinée. On ne peut non plus l’étudier. L’Eveillé ne l’a pas non plus notifié. Il ne fait pas l’objet d’une annonciation divine, n’est transmis ni par les parents ni par le maître. Il ne tombe pas du ciel, ni ne jaillit de la terre. C’est quelque chose d’immense et d’inconcevable.

Une chose aussi ambiguë, Zhiyi et Miaolo, ces deux Saints, l’ont commentée dans le Sens mystérieux et les Mots et phrases, disant : “Le cœur est semblable à une lueur illusoire. Il n’a qu’un nom qu’on appelle cœur. Si par hasard on dit qu’il existe, on n’en voit ni la couleur, ni la nature. Si par hasard, on dit qu’il n’existe pas, les pensées naissent. Ne pouvant être considéré en terme d’être ou de non-être, il est appelé cœur et se trouve qualifié de merveilleux (Myô). La merveille suit le cœur : nommée alors Dharma (Hô). Le Dharma du cœur ne relève pas de la cause, ni de l’effet. Si l’on l’observe en fonction du principe, on distingue alors la cause et l’effet. On appelle cela fleur de lotus (Renge). Un cœur, par son changement né de l’observation, enseigne d’autres cœurs. On nomme cela Sutra (Kyô)”. Les Tablettes[xix] indiquent : “Si l’on dit qu’il existe, alors, aucune des Une pensées n’existe. A fortiori, comment pourrait-il y avoir d’image des dix mondes ? Si on dit qu’il n’existe pas, alors trois mille pensées se manifestent. A fortiori, la pensée d’un monde. C’est parce que l’on ne peut pas le considérer à travers l’être ou le non-être que le cœur d’une pensée, à l’évidence, est la voie du milieu. C’est pourquoi, il faut le savoir, le cœur est merveilleux (Myô)”. Ici, il faut le savoir, notre cœur est le Sutra du Lotus. Le Sutra du Lotus est notre cœur. Ne pas connaître le Sutra du Lotus revient à ne pas se connaître soi-même. En effet, il est des hommes inconnus à eux-mêmes. On dit que lorsqu’ils déménagent, ils oublient leur femme. Ainsi, il est des hommes qui ne deviennent pas Bouddha. Ce sont ceux qui oublient le Sutra du Lotus avant de passer dans la vie suivante. Aussi, ceux qui ne croient pas dans le Sutra du Lotus et l’offensent, tournent le dos à tous les Bouddha, tournent le dos à toutes les divinités, se détournent de leurs parents, s’opposent au souverain et au maître. Ils s’opposent aux montagnes, s’opposent aux océans. Ils s’opposent au soleil et à la lune, s’opposent par conséquent à toutes les choses. Ils ne peuvent s’assortir aux dix métaphores du Roi des remèdes[xx]. Dans le Sens mystérieux, il est dit : “la vue, l’ouïe, l’odorat et le goût sont les portes de la quiétude. En dehors de ces éléments, il n’est pas d’autre porte de la quiétude”. Les Tablettes disent : “La présence permanente du véritable aspect est comparable à l’hydromel céleste. C’est le remède contre la mort. Transposant ce principe au Dharma merveilleux, il communique bien avec le véritable aspect, c’est pourquoi on l’appelle la porte”. La quiétude, c’est le Sutra du Lotus. L’hydromel, c’est le Sutra du Lotus. Dans le troisième fascicule de l’Arrêt[xxi]  il est écrit : “Les rouleaux du Sutra (contenant) la sagesse sans entrave de l’Ainsi-venant sont tous présents dans le corps des êtres. Perturbés, ils la recouvrent et n’y croient pas, ne la voient pas”.

En considérant méticuleusement le cœur des choses, comprenez en fermant les yeux et en calmant votre cœur que les six racines de tous les êtres sont entièrement la substance du Sutra du Lotus. Si le cœur est la substance du Sutra du Lotus, il est hors de doute que les cinq racines sont contenues dans la substance du Sutra du Lotus. Le cœur est un roi. Les cinq racines sont ses féaux. Si les yeux voient et si les oreilles entendent, c’est que le cœur leur fait voir et entendre. Les comportements des cinq racines sont telles quelles les inclinations du cœur. En regardant les choses, si le cœur est en mouvement, même les yeux deviennent le Sutra du Lotus. Même à écouter, si le cœur fonctionne, les oreilles sont le Sutra du Lotus. Il en est de même pour les autres racines. Lorsque l’on meurt, les cinq racines s’en vont également. Même si la substance des cinq racines meurt, leur forme ne s’éteint pas. Cependant, sans le cœur, comment un mort peut-il voir et entendre ? Cela ne correspond pas à ce que l’on sait et il en va de même pour les offenseurs du Lotus. Notre cœur est dans le Lotus. Or, offenser le Lotus, perdre son cœur, c’est ne pas posséder les six racines. Faut-il choisir les sutra antérieurs et perdre le cœur du Sutra du Lotus ? Les écoles (fondées sur les sutra) antérieurs, n’ayant pas la foi dans le Lotus et l’offensant par le Petit véhicule et les enseignements provisoires, sont des cadavres sans cœur.

A présent, nous, école du Lotus, si nous abandonnons le Sutra du Lotus, notre cœur, serons des cadavres ayant perdu leurs six racines. Le cœur est les cinq racines et les cinq racines sont le cœur. Aussi, si la loi du cœur devient Bouddha, en même temps, la loi de la matière devient aussi Bouddha. La matière et le cœur étant en non-dualité, l’intérieur et l’extérieur se possèdent mutuellement. Le commentaire dit : “Les huit pétales de la fleur du Lotus représentent les huit enseignements (de Shakyamuni). Le siège unique du Lotus exprime le rassemblement des huit en un. Dans un, il y a huit. Dans huit, il y a un. C’est toujours huit et c’est toujours un. Il n’y a qu’un et il n’y a que huit. C’est un ou c’est huit. Il n’y a pas d’avant, il n’y a pas d’après”. L’Arrêt énonce : “Un cœur est doté des dix mondes de dharma. S’il est doté ne serait-ce qu’un peu du cœur, alors, il possède trois mille”. La Transmission[xxii] précise : “Un corps, une pensée emplissent le monde des dharma”. Le Sens[xxiii] indique : “Que l’on parle de trois mille ou que l’on parle du monde des dharma, il s’agit de synonymes du Sutra du Lotus”. Dans le Sutra, il est dit : “faites en la vaste propagation dans le Janbudvipa”. Le Janbudvipa, c’est le ciel et la terre. C’est le père et la mère. Il dit encore : “C’est le bon remède pour les maux des hommes du Janbudvipa”. Le bon remède, c’est le ciel et la terre. C’est le père et la mère. Ainsi, alors que notre corps est tel quel la substance du Lotus, nous, êtres, pensons que le Sutra du Lotus est un élément d’un autre pays, d’un royaume différent. Nous pensons que le ciel, la terre, l’eau et le feu sont ailleurs, dans d’autres lieux. Nous abandonnons ainsi notre précieux et noble corps et, en outre, en l’offensant, tombons dans les mauvais lieux. C’est stupéfiant, c’est pitoyable !

Le chapitre « Œuvres et vertus de la joie conséquente » du sixième rouleau, fait notre louange lorsque nous avons la foi. Le chapitre « Sagesse universelle » du huitième rouleau décrit notre malheur lorsque nous offensons. Le Sutra du Sage universel indique : “Ce sutra du Grand véhicule est le précieux réceptacle des Eveillés. Il est les yeux des Eveillés des dix directions et des trois phases. Il est la graine des Ainsi-venants surgis dans les trois phases. Celui qui garde ce sutra garde le corps d’Eveillé, pratique l’œuvre d’Eveillé”. Dans le chapitre parabole, il est dit : “S’il y a des gens qui n’y croient pas et offensent ce sutra, ils interrompent alors les graines de boddhéité de tous les mondes”. Dans le Sutra du Sage universel, il est dit : “Vous êtes les enfants du véritable Dharma de tous les Eveillés et Ainsi-venants. Pratiquez ce Grand véhicule et n’interrompez pas la graine du Dharma”.

Nichiren Paraphe.


[i] Dix-huit composants ou dix-huit mondes (j. jû hachi kai) : classification des éléments  de l’existence faite selon une vision analytique des facultés cognitives (six racines), leurs objets (six objets) et les consciences correspondantes (six consciences).

[ii] Six racines (j. rokkon) : la vue, l’ouïe, l’odorat, le goût, le toucher et les facultés intellectuelles.

[iii] Six objets (j. rokkyô) : les formes, les sons, les odeurs, les saveurs, les objets tangibles et les objets ne faisant pas appel aux sens (dharma).

[iv] Six consciences (j. rokushiki) : conscience visuelle, conscience auditive, conscience olfactive, conscience gustative, conscience tactile, conscience cérébrale.

[v] Actes : karma en sanskrit.

[vi] Phrase du troisième chapitre du Sutra du Lotus  « Parabole ».

[vii] Production conditionnée (j. engi, s. pratitya samutpada) : concept central du bouddhisme selon lequel tout phénomène apparaît en fonction d’une cause et d’un lien avec une autre chose : “L’un existe parce que l’autre existe. L’un n’est plus parce que l’autre n’est plus”. Puisque tous les phénomènes naissent en fonction de la production conditionnée, ils sont dépourvus de nature propre et sont donc impermanents et vides.

[viii] Branches (j. shi) : synonyme de “liens causaux” (j. innen).

[ix] Produit de manière conditionnée (j. enshô, s. pratitya samutpanna) : “produit de manière conditionnée” souligne le résultat de la causalité, alors que “la production conditionnée” insiste davantage sur la causalité elle-même.

[x] Facteurs inconditionnés (j. mui hô) : ce qui n’est pas créé ; l’éternel, l’immuable, le pur. Ce qui est créé ou produit par des causes est impermanent, donc relié à la souffrance. Les facteurs inconditionnés font référence aux idéaux du bouddhisme :boddhéité, nirvana

[xi] Cinq étapes à l’intérieur de la matrice (j. tainai no go i) : cinq étapes du développement du fœtus dans l’utérus, définies dans le 9e volume du Kosa.

[xii] Kalala (j. kararan) : traduit par “union”, c’est l’étape où le spermatozoïde et l’ovule s’unissent ; période allant de la conception à la première transformation au terme de la première semaine.

[xiii] Arbuda (j. abudon) : traduit par “bouton” ; deuxième semaine au cours de laquelle l’embryon se développe comme un bouton.

[xiv] Pesi (j. heishi) : traduit par “sang et chair” ou “coagulation” ; c’est la troisième semaine au cours de laquelle la chair et le sang se constituent.

[xv] Ghana (j. kennan) : traduit par “épaississement”, “affermissement des chairs” ; c’est la quatrième semaine au cours de laquelle la chair s’épaissit et s’affermit.

[xvi] Prasakha (j. barashakya) : traduit par “stade de l’apparence”, c’est le moment où les membres se forment et les six racines se développent. Cette étape va jusqu’à la naissance.

[xvii] Cinq viscères (j. go zô) : le cœur, les poumons, la rate, le foie et les reins.

[xviii] Cinq montagnes (j. go gaku) : cinq montagnes respectées en Chine du point de vue religieux. Cette notion apparut au 4e siècle av. J.-C. En fonction des écrits, les cinq montagnes diffèrent. L’ordre le plus répandu est cependant le suivant : le mont Tai à l’est (province de Shandong), le mont Hua à l’ouest (province de Shanxi), le mont Heng au sud (province de Hunan), le mont Heng au nord (province de Hebei) et le mont Song au centre (province de Henan). Ces montagnes étaient jadis respectées pour le calme qu’elles apportaient au pays et faisaient l’objet de rites nationaux.

[xix] Tablettes : abréviation de Tablettes explicatives du sens mystérieux du Lotus (c. Fahua xuanyi shiqian, j. Hokke gengi shakusen) : commentaires de Zhanran (j. Tannen) -appelé au Japon par son nom posthume Myoraku (c. Miaolo)- sur le Fahua xuanyi de Zhiyi.

[xx] Dix métaphores du Roi des remèdes (j. yakuô jû yu) : afin de démontrer la supériorité du Sutra du Lotus sur tous les autres sutra, dix métaphores sont utilisées dans le chapitre « Conduite originelle du bodhisattva Roi des remèdes ». Ce sont 1) Métaphore de l’eau : comme l’océan est primordial parmi toutes les eaux, fleuves et rivières, le Sutra du Lotus est primordial parmi tous les sutra. 2) Métaphore de la montagne : comme le mont Sumeru est primordial d’entre toutes les montagnes, le Sutra du Lotus, est primordial. 3) Métaphore des astres : de même que parmi tous les astres, la lune est primordiale, le Sutra du Lotus l’est au sein de tous les sutra. 4) Métaphore de la lumière solaire : de même que le soleil est capable de dissiper toutes les ténèbres, le Sutra du Lotus est capable de dissiper toutes les obscurités. 5) Métaphore du Roi qui fait tourner la roue : comme le Saint Roi qui fait tourner la roue est le plus vénérable parmi les rois mineurs, le Sutra du Lotus est primordial parmi tous les sutra. 6) Métaphore de Taishaku : de même qu’Indra (Taishaku) est roi parmi les dieux, le Sutra du Lotus est le roi des sutra. 7) Métaphore de Daibonten : de même que le grand roi des dieux Brahma (Bonten) est le père de tous les êtres, le Sutra du Lotus est le père de tous les saints et sages. 8) Métaphore des Bouddha pour soi : comme les Bouddha pour soi aux quatre effets sont primordiaux parmi les profanes, le Sutra du Lotus est primordial parmi tous les sutra et de même le sont ceux qui sont capables de le garder. 9) Métaphore des bodhisattva :  eu égard aux auditeurs et aux Bouddha pour soi, les bodhisattva sont primordiaux. De même est le Sutra du Lotus  parmi les sutra. 10) Métaphore du Bouddha : de même que le Bouddha est le souverain des enseignements, le Sutra du Lotus est primordial au sein de tous les sutra et enseignements.

[xxi] Arrêt : abréviation de “Grand arrêt et examen” de Zhiyi.

[xxii] Transmission : abréviation de Vaste détermination à aider à pratiquer et à transmettre le Grand arrêt et examen (c. mohe zhiguan fuxing zhuan hongjue, j. maka shikan fugyoden guketsu) : œuvre en dix volumes de Zhanran (Miaolo), constituant des commentaires du Grand arrêt et examen (Maka shikan) de Zhiyi.

[xxiii] Sens : abréviation de Sens mystérieux du Lotus (j. hokke gengi) de Zhiyi.

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Traduit du Japonais par Gérard Purec
et Publié dans la revue Le Bouddhisme de l'Ecole Fuji
ecole-fuji@wanadoo.fr